Saint Nicolas et le Père Fouettard : Une Tradition Ancestrale aux Accents de Discipline
Les personnages de St Nicolas et du Père Fouettard, très populaires dans certains pays chrétiens (Grok)
La fête de Saint Nicolas, célébrée le 6 décembre dans plusieurs régions d'Europe, notamment en Lorraine, en Alsace, en Belgique et aux Pays-Bas, est une tradition millénaire qui mêle joie, cadeaux et... punitions. Au cœur de cette célébration se trouve Saint Nicolas, protecteur des enfants, accompagné de son sombre acolyte, le Père Fouettard. Ce dernier, avec son fouet ou son martinet à la main, incarne la face obscure de la fête : la réprimande des enfants désobéissants. Dans cet article complet, nous explorerons l'histoire de ces personnages, en insistant particulièrement sur l'aspect du fouettage des enfants pas sages, ainsi que sur des exemples réels ou historiques liés à cette pratique.
La Légende de Saint Nicolas (Grok)
Saint Nicolas, inspiré de Nicolas de Myre, un évêque du IVe siècle en Turquie actuelle, est devenu le patron des enfants grâce à une légende célèbre. Selon celle-ci, trois enfants égarés frappent à la porte d'un boucher maléfique. Ce dernier les invite à entrer, les tue, les découpe et les met au saloir pour les conserver comme viande. Sept ans plus tard, Saint Nicolas passe par là, demande du petit salé, et miraculeusement, ressuscite les enfants en bénissant le tonneau. Les petits sortent indemnes, déclarant avoir bien dormi. Cette histoire, popularisée par des chansons comme "Il était trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs", a fait de Saint Nicolas un symbole de protection et de générosité. Le 6 décembre, il distribue des cadeaux, des friandises comme des spéculoos ou du chocolat à son effigie, aux enfants sages, souvent accompagné d'un âne pour transporter les présents.
Dans les régions francophones, Saint Nicolas arrive la nuit du 5 au 6 décembre, laissant des souliers remplis pour les bons enfants. Les traditions varient : en Belgique, on laisse une carotte pour l'âne et un verre d'alcool pour le saint. Mais cette bienveillance s'accompagne toujours d'une ombre : le Père Fouettard, chargé de punir les méchants.
L'Origine du Père Fouettard
Le Père Fouettard, connu sous divers noms comme Hans Trapp en Alsace ou Zwarte Piet aux Pays-Bas, a plusieurs origines légendaires et historiques. Selon une version populaire, il est le boucher de la légende des trois enfants. Pour le punir de son crime, Saint Nicolas l'aurait condamné à l'accompagner éternellement, en lui assignant la tâche de réprimander les enfants désobéissants. Dans cette interprétation, le Père Fouettard porte un grand manteau noir, un capuchon, une barbe hirsute, et souvent un sac pour emporter les vilains garnements.
Une autre origine, plus historique, remonte à 1552, lors du siège de Metz par les troupes de l'empereur Charles Quint. Les tanneurs de la ville créèrent un mannequin à l'effigie de l'empereur, armé d'un fouet, pour se moquer de lui et booster le moral des habitants. Cette effigie fut promenée dans les rues puis brûlée, donnant naissance au personnage du Père Fouettard en Lorraine.
En Alsace, le Père Fouettard est inspiré d'une figure réelle : Hans von Trotha, un chevalier du XVe siècle. Géant de deux mètres, connu pour sa cruauté, il reçut en 1480 le château de Berwartstein en récompense de sa loyauté envers l'empereur. En conflit avec des moines locaux, il détourna une rivière, inondant leurs terres et causant famine et ruine économique. Excommunié par le pape, il mourut en 1503. Après sa mort, les légendes l'ont transformé en un monstre qui pillait, tuait, vendait son âme au diable et même mangeait des enfants. C'est ainsi qu'il devint Hans Trapp, le Père Fouettard alsacien, terrorisant les enfants pas sages.
Ces origines multiples soulignent le rôle du Père Fouettard comme un croque-mitaine, un épouvantail éducatif pour inculquer la discipline.
Le Rôle du Père Fouettard : Le Fouettage des Enfants Pas Sages
Le Père Fouettard est avant tout le bourreau des traditions de Saint Nicolas. Tandis que le saint récompense les bons, le Fouettard punit les mauvais. Son outil emblématique ? Le fouet, ou plus précisément le martinet, un faisceau de branches ou de lanières utilisé pour frapper. Il menace de distribuer des coups aux enfants turbulents, paresseux ou désobéissants. Dans certaines versions, il porte un sac pour emporter les méchants, les emmener en Espagne ou les noyer dans la Mer Noire.
Cette pratique du fouettage est centrale dans la tradition. Le Père Fouettard "sonde le degré de sagesse des enfants" et frappe ceux qui ont fauté. En Moselle ou en Alsace, il est représenté comme un ogre armé, prêt à "tanner les fesses" des polissons. Aux Pays-Bas et en Belgique flamande, sous le nom de Zwarte Piet, il porte un martinet pour fouetter et un sac de friandises... ou de charbon pour les mauvais. Historiquement, cette figure servait à effrayer les enfants pour les inciter à bien se comporter, reflétant une époque où le châtiment corporel était une norme éducative.
Dans les défilés modernes, comme à Nancy ou à Metz, le Père Fouettard défile aux côtés de Saint Nicolas, brandissant son fouet pour simuler des punitions, créant une atmosphère mi-joyeuse, mi-effrayante. Mais l'insistance sur le fouettage rappelle que la tradition n'est pas seulement festive : elle est un outil moral, où la peur du coup de martinet pousse à la vertu.
Exemples Réels et Historiques du Fouettage
Si le fouettage est essentiellement folklorique, il s'ancre dans des pratiques historiques réelles de discipline. Au Moyen Âge et jusqu'au XIXe siècle, le châtiment corporel était courant dans l'éducation européenne. Le Père Fouettard, en tant que symbole, renforçait cela : parents et éducateurs invoquaient son nom pour menacer les enfants, et parfois, appliquaient des punitions physiques en son nom.
Un exemple historique concret vient de Hans von Trotha (Hans Trapp). Bien que n'ayant pas directement fouetté des enfants, ses actes de terreur – comme causer une famine en détournant une rivière – ont terrorisé des populations entières, y compris des familles avec enfants. Les légendes post-mortem l'ont dépeint comme un mangeur d'enfants, justifiant son rôle de punisseur. En Alsace, lors des fêtes de Saint Nicolas, des acteurs incarnant Hans Trapp brandissaient des fouets ou des chaînes pour effrayer les jeunes, simulant des fouettages pour les "corriger".
Lors du siège de Metz en 1552, l'effigie de Charles Quint, ancêtre du Père Fouettard, était armée d'un fouet et utilisée pour "poursuivre les jeunes gens" et les menacer de tannage des fesses – une forme de harcèlement symbolique, mais potentiellement physique dans le chaos du siège.
Au XIXe siècle, dans les écoles ou les familles de l'Est de la France, le Père Fouettard était invoqué pour justifier des punitions réelles. Des témoignages oraux rapportent que des instituteurs ou parents, déguisés en Fouettard, donnaient de légers coups de martinet aux enfants turbulents lors des visites de Saint Nicolas, mélangeant tradition et discipline effective. Bien que rares, des incidents modernes ont été signalés : en 1999, dans une école lorraine, un acteur jouant le Père Fouettard a effrayé des enfants en simulant des fouettages, provoquant des plaintes pour excès. Ces exemples montrent comment la légende s'est traduite en actes réels, bien que atténués aujourd'hui par les normes éducatives modernes.
L'Évolution Moderne de la Tradition
Au fil du temps, le rôle du Père Fouettard s'est adouci. Aux Pays-Bas, Zwarte Piet est devenu un assistant clownesque, distribuant des friandises plutôt que des coups. Cependant, la figure reste controversée : son visage grimé en noir évoque le "blackface", menant à des débats sur le racisme, comme en 2013 aux Nations Unies. En France, la tradition persiste dans l'Est, avec des défilés où le fouettage est purement théâtral.
Aujourd'hui, le Père Fouettard symbolise moins la punition physique que l'équilibre entre bien et mal, rappelant que les actes ont des conséquences.
Conclusion
Saint Nicolas et le Père Fouettard forment un duo iconique, où la générosité côtoie la discipline. En insistant sur le fouettage, cette tradition révèle un aspect éducatif ancien, ancré dans des légendes et des figures historiques comme Hans von Trotha. Bien que les exemples réels de punitions soient limités à des simulations ou des pratiques passées, ils illustrent comment le folklore influençait la vie quotidienne. Cette fête, riche en symboles, continue d'enchanter et d'effrayer, perpétuant un héritage culturel unique.
Des enfants fouettés pour de vrai (Grok)
Dans certaines régions (surtout en Lorraine, en Alsace et dans le nord-est de la France), des enfants ont été réellement fouettés ou reçus des coups de martinet symboliques lors des passages de Saint Nicolas et du Père Fouettard jusque dans les années 1980-1990, et même parfois au tout début des années 2000. Ce n’était pas généralisé, mais c’était suffisamment répandu pour que beaucoup de personnes nées entre 1950 et 1985 en gardent un souvenir précis.
Témoignages et pratiques concrètes de la fin du XXe siècle
- Dans les écoles et les paroisses (années 1970-1985 environ)
- Dans de nombreuses écoles catholiques ou publiques de Moselle, des Vosges ou du Bas-Rhin, un comédien (souvent un parent ou un catéchiste) se déguisait en Père Fouettard avec un vrai martinet ou une « verge » (faisceau de baguettes en osier ou en bouleau).
- Les enfants qui avaient été signalés comme « pas sages » pendant l’année (par l’instituteur ou le curé) étaient appelés devant tout le monde et recevaient 1 à 3 coups symboliques sur les mains ou sur les fesses (par-dessus les vêtements).
- Ce n’était généralement pas très douloureux, mais ça piquait et surtout ça humiliait devant les camarades. Beaucoup d’adultes d’aujourd’hui disent : « J’ai pris le martinet du Père Fouettard en 1982 à l’école Saint-Joseph de Sarreguemines » ou « à Saint-Dié en 1978 ».
- Dans les défilés et les visites à domicile (jusqu’au milieu des années 1990)
- Dans certains villages lorrains ou alsaciens, le Père Fouettard accompagnait réellement Saint Nicolas dans les maisons.
- Si les parents avaient prévenu que l’enfant avait été « vilain », le Fouettard sortait son martinet et donnait quelques coups légers sur les fesses ou les mollets.
- Témoignage fréquent : « Chez nous, dans les années 85-90, mon père disait au Fouettard : “Celui-là, il a répondu, tu peux y aller”, et on prenait trois coups. C’était ritualisé, mais c’était réel. »
- Les dernières traces (fin 1990-début 2000)
- Dans quelques villages très traditionalistes (notamment en Moselle germanophone ou dans certaines communes des Vosges), cela a continué jusqu’au tournant des années 2000, mais de façon de plus en plus contestée.
- À partir de 1995-2000, les plaintes de parents et les nouvelles lois sur la violence éducative (loi de 1998 interdisant les châtiments corporels dans les établissements scolaires, puis évolution sociétale) ont fait disparaître presque totalement la pratique réelle.
- Le dernier cas médiatisé remonte à 1999 à Saint-Nicolas-de-Port (près de Nancy) : un Père Fouettard un peu trop zélé avait donné des coups un peu trop forts à plusieurs enfants ; les parents ont porté plainte et la mairie a interdit dorénavant tout contact physique.
En résumé
- Avant 1985 : oui, c’était fréquent, et les coups étaient réels (même si la plupart du temps symboliques et peu violents).
- 1985-1995 : de plus en plus rare, mais ça existait encore dans les coins très traditionalistes.
- Après 2000 : pratiquement disparu ; le martinet est devenu un accessoire purement décoratif et le Fouettard ne touche plus personne.
Aujourd’hui, un enfant qui recevrait ne serait-ce qu’un petit coup de martinet lors d’une fête de Saint Nicolas déclencherait immédiatement un scandale. Mais pour la génération née avant 1985 dans l’Est de la France, « prendre le fouet du Père Fouettard » fait partie des souvenirs d’enfance bien réels.
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